Aller au contenu
Accueil » Plan du Blog ! » Happiness Lab' » Peut-on fabriquer du bonheur ?

Peut-on fabriquer du bonheur ?

ladybug-1480106_960_720

Dans ce billet, je vais vous parler du BONHEUR ! Sujet passionnant n’est-ce pas ?

Connaissez-vous la différence entre bonheur naturel et bonheur fabriqué ? Savez-vous que nous possédons tous en nous un mécanisme qui nous permet de fabriquer du bonheur ?

Dan Gilbert, professeur de psychologie à Harvard, auteur du célèbre Et si le bonheur vous tombait dessus , nous propose des pistes de réponse très intéressantes que je vais vous exposer ici. Si vous souhaitez voir la vidéo qui parle de ce sujet dans son entier, je vous renvoie !

 

⌈ C’est quoi le bonheur fabriqué ? ⌋

 

Pensez-vous qu’une personne ayant gagné plus de 3 millions de dollars au loto soit plus heureuse qu’une personne paraplégique ?

La réponse est Non ! Au bout d’un an, les deux personnes sont aussi heureuses l’une que l’autre ! Cela vous étonne ?

Pour le chercheur, cela n’est pas étonnant pour une seule et simple raison :

“quand nous ne sommes pas heureux de manière naturelle,
nous sommes capable de fabriquer notre bonheur”

Il appelle cela le système immunitaire psychologique qui serait un système de protection qui nous permettrait de nous réconforter face aux situations que nous vivons.

Pour résumer, lorsque nous obtenons ce que nous voulons dans une situation donnée, nous vivons un bonheur dit “naturel” et lorsque nous ne vivons pas ce que nous souhaitions, nous créons un bonheur dit “fabriqué” qui consiste finalement à se contenter de ce que l’on a finalement obtenu.

 

 ⌈ Bonheur Naturel VS Bonheur fabriqué ⌋

 

Nous avons tendance à penser que le bonheur fabriqué n’a pas autant de valeur que le bonheur naturel (et c’est finalement plutôt normal, sinon la terre ne tournerait plus rond).

Cependant, le chercheur insiste pour dire que le bonheur fabriqué est tout aussi authentique et durable que si l’on vivait un bonheur naturel.

Pour le prouver, il raconte une expérience qu’il a menée dans son laboratoire. Les chercheurs ont demandé à un panel de volontaires de classer par ordre de préférence des reproductions du peintre Monet. Une fois le classement effectué, on leur a dit qu’ils pourraient obtenir la reproduction 3 ou 4 s’ils le souhaitaient. Les volontaires ont bien sûr choisi leur choix n° 3 puisqu’ils étaient censés le préférer au choix n°4, mais ils ont tout de même hésité (la nature humaine… que voulez-vous !) 

Puis quelques temps plus tard (de 15 minutes à 15 jours), on leur a demandé d’effectuer de nouveau le classement des reproductions. Et là, comme par magie, les volontaires ont majoritairement modifié leur classement, faisant passer la toile n°3 (celles qui ont reçue en cadeau) en 2e position et la toile n°4 en 5e position.

Cela revient ainsi à dire “la toile que j’ai ramenée chez moi est meilleure que ce que je pensais, et celle que je n’ai pas choisie est pire que ce que je pensais” ⇒ j’ai vraiment fait le bon choix ! 

Nous possédons tous cette fabrique à bonheur mais nous ne l’utilisons pas tous aussi souvent. De plus, certaines situations se prêtent plus à fabriquer le bonheur que d’autres.

 

⌈ Comment fabriquer du bonheur ? ⌋

 

Aussi étrange que cela puisse paraître, les situations favorisant le bonheur fabriqué sont les situations où nous sommes coincés ! La liberté est un allié du bonheur naturel puisque nous avons l’impression de choisir ce qui nous convient le mieux alors qu’elle est l‘ennemi du bonheur fabriqué.

Le chercheur donne un exemple que j’ai trouvé très drôle et bien illustrant : vous êtes au restaurant en train de dîner avec un homme qui est en ce moment même en train de se gratter le nez.

  1. si c’est un premier rencard, vous vous dites “je ne le reverrai plus jamais, il ne sait pas se tenir”
  2. si c’est votre mari, vous vous dites ” roooooh c’est pas si grave, il a tellement d’autres qualités”

Lorsque l’on est coincé (cf mariée pour l’exemple), on fabrique une réponse adaptée à la situation. Réponse qui aurait été totalement différente si nous avions été “libres”.

Pas encore convaincues par ce paradigme ? Ok, le chercheur nous propose une autre expérience pour tenter de nous convaincre (et pour ma part, ça a marché ! )

L’étude consiste à demander à des étudiants de prendre des photos de divers objets et scènes (je simplifie hein !). Ils devaient ensuite les développer et choisir les deux qu’ils préféraient. Une fois les deux sélectionnées, les chercheurs ont demandé aux étudiants laquelle des deux images ils souhaitaient laisser dans le cadre de l’étude. C’est à ce moment-là que deux groupes différents ont été crées :

  • le groupe d’étudiants à qui l’ont a dit que s’ils changeaient d’avis, ils avaient 4 jours avant que la photo laissée soit transmise au chef du bureau = vous avez le choix de vous tromper et de revenir en arrière.
  • le groupe d’étudiants à qui l’ont a demandé de faire un choix immédiatement car la photo devait être envoyée dans la journée en Angleterre = vous n’avez pas le choix.

Quelques jours plus tard, les chercheurs ont demandé aux étudiants s’ils étaient contents de leur choix…. si vous avez suivi le raisonnement sur la fabrique à bonheur, vous avez deviné les réponses :

  • le groupe qui avait le choix continuait à se poser des questions “est-ce que je devrais changer ma photo ” et une fois le délai de 4 jours passé, ils n’appréciaient pas réellement leur photo
  • le groupe d’étudiants qui n’avaient pas le choix aimaient beaucoup leur photo 

En conclusion, avoir une condition réversible (= je peux changer d’avis) n’est pas propice au bonheur car elle laisse planer un doute et le bonheur fabriqué est plus difficilement mobilisable.

Quand nous n’avons pas le choix de changer d’avis, nous acceptons les événements en faisant preuve de résilience.

Quand nous avons le choix de changer d’avis, il nous est plus difficile d’accepter notre choix car il doit absolument être le bon – forcément nous avions le choix de revenir en arrière.

Ce qui est intéressant, c’est que nous ne connaissons pas ces règles propices au développement du bonheur (fabriqué) et nous faisons souvent le choix inverse ; c’est-à-dire que nous préférons les situations où nous pouvons nous retourner.

En effet, à la suite de l’expérience des photos, les chercheurs ont recruté un nouveau panel d’étudiants à qui ils ont demandé de choisir leur groupe :

  1. un groupe où les étudiants devront choisir une photo mais pourront changer d’avis dans les 4 jours
  2. un groupe où ils devront choisir une photo mais ne pourront pas changer d’avis

Vous ne serez pas étonnées de savoir que 2 étudiants sur 3 ont préféré le groupe 1 !

 

⌈ Quelle conclusion tirer de ces études  ? ⌋

 

  • nous pensons que le bonheur se trouve alors que la plupart du temps, il se fabrique
  • nous attribuons à tort moins de valeur au bonheur fabriqué qu’au bonheur naturel
  • nous sous-estimons notre capacité à créer du bonheur
  • nous sur-estimons souvent la différence de résultat entre les différents choix que nous avons à faire
  • les événements graves de la vie ont moins d’impact que nous l’imaginons sur notre vie à long terme et notre capacité à être heureux

 

J’ai bien sûr créé une page dédiée dans mon bullet journal  pour appliquer ce que j’ai appris suite au visionnage de cette vidéo ! 

Et vous, êtes-vous des fabricantes de bonheur ? Comment faites-vous ?

Powa ♠

 

10 commentaires sur “Peut-on fabriquer du bonheur ?”

  1. Retour de ping : Comment fabriquer du bonheur dans son bullet journal ?

  2. c’est drôle, ça me fait penser que j’ai toujours peur de me tromper quand je choisis mon plat au restau, parce que c’est une occasion et que ce serait dommage de ne pas apprécier à fond…j’ai moins de problème quand je n’ai le choix qu’entre 2 plats sur une formule que dix….
    😀

    1. Je comprends. J’ai une amie qui fait pareil sauf qu’elle se débrouille toujours pour partager avec quelqu’un histoire de n’avoir aucun regret ! Le chercheur dans sa vidéo dit qu’il faut maîtriser son ambition. Apprendre à se contenter de ce que l’on a, lâcher prise sur ce qu’on aurait pu avoir .. 😉

  3. C’est marrant, en lisant le titre de l’article je me suis dit “ça me fait penser aux recherches de Dan Gilbert”, et je vois que nous avons les mêmes lectures 🙂

    Je trouve que, comme les illusions d’optiques (on a beau savoir que tel bâton fait la même taille que tel autre, notre cerveau le voit quand même plus long), le fait de connaître ces biais psychologiques ne nous empêche pas de tomber dedans. Je me demande de quelle manière on peut exploiter cette connaissance du bonheur fabriquer pour augmenter nos propres niveaux de bonheur dans la vie quotidienne?

    1. Bonjour Florie 🙂 Je t’avoue que toutes mes lectures m’imprègnent rapidement mais il est vrai j’ai, moi aussi, quelques fois du mal à appliquer ce que je découvre. C’est pour cela que j’essaie de concrétiser ces découvertes au travers du bullet journal, mais ça ne fonctionne pas toujours. Par expérience, je dirais que c’est l’accumulation de lectures sur un même sujet qui finit par porter ses fruits…. mais aussi le temps qui fait sont travail ! Je me dis également que nous ne sommes pas toujours à la hauteur de nos lectures, que nous ne sommes pas forcément prêtes pour comprendre ou du moins assimiler tel ou tel concept lié au bonheur et à la vie et qu’il faut quelques fois les laisser filer pour les retrouver plus tard, plus réceptives que jamais 🙂

  4. Je suis plutôt OK avec l’idée du bonheur fabriqué, pourtant les exemples que vous citez sont aussi utilisés pour illustrer des biais cognitifs que l’on appelle les dissonances cognitives, et qu’on essaie de rectifier en édulcorant la réalité. Je ne pense pas qu’on soit plus heureux lorsqu’on se “biaise” ainsi.

    Pour ma part, le choix des tableaux que vous citez, je l’ai vécu en tant que “sujet” de l’expérience. J’ai classé des photos, au lieu de peintures, et les testeurs m’ont proposé d’en choisir une entre la n°4 ou n°5. J’ai tenté de négocier pour la première, puis j’ai pris la n°4.
    Quand je suis revenue, pour reclasser les photos, j’ai refait exactement le même classement. L’un des testeurs m’a demandé si je n’aimais pas ma photo, celle que j’avais choisie. Je lui ai dit que si, mais comparé aux autres, elle était toujours objectivement moins bonne. Ca ne m’empêchait pas de l’apprécier pour autant, que je lui reconnaissais des qualités. Ca ne m’a pas rendue “malheureuse” mais simplement frustrée de ne pouvoir faire mon choix, et de dépendre d’autrui pour le faire. Mais comme je suis une adulte et en pleine possession de mes moyens, je suis capable d’affronter la frustration et de me satisfaire du “choix n°4” à partir du moment où c’était un cadeau.
    Voilà.

    1. Bonjour,
      Merci pour ton témoignage intéressant. Je crois que la différence entre ton expérience et celle décrite dans le TED est que Les participants avaient Le choix de prendre l’image qu’ils souhaitaient ; il n’y a alors plus la même frustration je pense.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *